Le 30 janvier prochain, de 14 à 18h, l’association Faire Ecole Ensemble (Fée) , qui facilite le soutien citoyens de la communauté éducative tout au long de la crise de COVID-19 organise son Assemblée Générale. Depuis Mars 2020 et la fermeture brutale des écoles et des établissements scolaires, tout est allé très vite. Aussi, il nous parait important de dédier la majeure partie de cette Assemblée à poser un regard réflexif sur l’année 2020 et à construire une mémoire commune des événements. Cette pourquoi, chaque participant sera appelé à partager son récit, sa rencontre avec Fée, un moment marquant et ce qui le relie aujourd’hui à l’association.
La première brique de cette mémoire commune est posée, il s’agit d’une compilation de tweets qui donne à voir l’émergence et le développement de l’association Faire Ecole Ensemble Seulement 10 mois ont passé et pourtant beaucoup d’actions ont été amorcées, rendant parfois peu lisible le chemin parcouru, nous espérons que ce récit en tweets, participera à rendre visible l’invisible
Ouverte à tous les enseignant.e.s qui ont des compétences en développement informatique, cette communauté permet à celles et ceux qui le souhaitent de s’entraider, partager des expériences, trouver des soutiens techniques, mutualiser des besoins et œuvrer pour un numérique éducatif plus coopératif et éthique
C’est avec cette rencontre qu’a émergé l’idée de la communauté des enseignant·e·s développeurs et développeuses dont l ’association Faire Ecole Ensemble (Fée) facilite la réunion
Qui a déjà rejoint la communauté ?
Initiée en décembre 2020, près de 30 enseignant.e.s développeurs et développeuses (une seule développeuse en réalité), de la maternelle au lycée, ont déjà répondu à l’appel. Ces enseignant.e.s viennent des académies de Reims, Versailles, Bordeaux, Montpellier, Créteil, Nancy-Metz, Nantes, Lille, Grenoble, Normandie mais aussi d’une école française aux États-Unis, du lycée français de Tokyo et d’un lycée en Tunisie.
Les premiers échanges et ce qu’on en retient.
Au 10 Janvier 2021, nous avons eu la chance d’échanger avec une quinzaine d’entre eux, en groupe ou individuellement. Voici ce que l’on en retient :
Le point de départ de la mise en développement d’un logiciel ou d’une application par un enseignant est toujours lié à des situations problématiques rencontrées en classe. Tous ne développent pas leur logiciel sous licence libre bien que la volonté soit toujours de proposer un outil au service de l’intérêt général qui puisse être utilisé par des collègues. Pourtant, sans en faire une généralité applicable à chacune et chacun, voici les sujets que nous avons commencé à identifier :
Le manque de reconnaissance de ces compétences techniques par l’institution mais aussi socialement
Le manque de temps disponible à accorder au développement
La perte de motivation liée à l’isolement
Les difficultés à animer une communauté de contributeurs (développement, documentation, retours d’usage)
Le besoin de mettre en commun et mutualiser certaines initiatives
L’intérêt qu’il y aurait à accéder à des formations courtes et des conseils techniques
Le besoin d’une infrastructure (serveurs, outils de collaboration) pour permettre aux communautés de contribuer
La mise à disposition de matériel de qualité pour concevoir les logiciels et applications
Les premiers pas
Afin de faciliter la structuration et la mise en visibilité de cette communauté, nous engageons plusieurs action, dont nous ne savons pas à ce stade si elles se révéleront pertinentes ou non. C’est pourquoi nous n’hésiterons pas à arrêter, ajuster, bifurquer en fonction des premiers retours.
Un outil
Mise à disposition d’un forum en ligne pour s’entraider (déploiement avant le 01/02/2021, avec un petit mois de retard)
Une vie de communauté
Un apéro en ligne tous les mois pour échanger entre pairs.
Une rencontre physique annuelle
Un soutien opérationnel
Faciliter les contributions : testeurs, documentation, appui en développement
Proposer des temps de formation ponctuels et faciliter la mise en lien avec une communauté de développeurs libristes en intérêt pour l’éducation (clin d’oeil Bastien et Lionel).
Mise en visibilité
Une galerie de portraits : de courte présentation seront réalisés dans les prochaines semaines
Une série de webinaire « le logiciel libre par des acteurs de l’éducation pour l’éducation » dans le cadre du cycle sur le libre et les communs : chaque mois nous vous présenterons 2 logiciels éducatifs libres initiés par des enseignants. 17 mars, 28 avril, 26 mai, 23 juin).
Deux chantiers
Acculturation : informer les enseignants développeurs qui produisent des logiciels gratuits propriétaires des enjeux du libre
Organiser un Hackahton sur la mobilité et l’école dehors
Ce dont nous rêvons
Faire converger ces initiatives et faciliter la mutualisation des efforts au service d’un numérique frugal, éthique, transparent et souverain.
Les 3 et 18 novembre derniers, à l’initiative de l’association Faire École Ensemble (Fée), près d’une trentaine d’organisations et de collectifs issus de l’éducation nationale, de l’éducation populaire, de la médiation numérique et de la recherche se sont réunis pour les États généraux du numérique libre et des communs pédagogiques, qui se poursuivent notamment à travers un cycle de webinaires et l’initiation d’une fabrique des communs pédagogiques.
Faire école ensemble (Fée) est une association collégiale qui a pour mission de faciliter le soutien citoyen de la communauté éducative. Fée engage des projets collaboratifs en s’appuyant sur 3 spécificités : la convivialité, la documentation et le recours par défaut aux licences ouvertes.
Si au sein de Fée, nous ne devions tirer qu’une leçon du confinement, c’est celui de la puissance de l’agir par les communs^1. Nous constatons en parallèle l’emprise croissante des GAFAM dans les usages éducatifs du numérique^2. Pourtant, il existe des solutions alternatives et d’autres modèles de collaboration et d’apprentissage tournés vers la culture du libre et la pratique des communs. D’ores et déjà, des milliers d’enseignant·es, de parents et d’acteurs associatifs se sont tourné·es vers la production et l’utilisation de ressources libres (contenus, logiciels, données) pour coopérer, mutualiser des connaissances, élaborer des scénarios d’apprentissage et s’organiser tout au long de la crise provoquée par l’épidémie de covid-19.
C’est pour participer à révéler la diversité de ses pratiques que nous avons amorcé les états généraux du numérique libre et des communs pédagogiques. En d’autres termes : pour veiller à ne pas «gafamiser» l’éducation, et inventer, collectivement, des réponses plus éthiques. Suite à une première phase de concertations et à un appel à contributions, un premier séminaire en ligne a été organisé le mardi 3 novembre, à la veille des États généraux du numérique pour l’éducation organisé par le Ministère et lors duquel nous sommes intervenus. Cette initiative s’est poursuivie le mercredi 18 novembre par une journée de mise en pratique et de discussion autour des controverses soulevées. La documentation de ces journées est déjà accessible et des « actes » sont actuellement en cours de conception.
La suite ?
Nous avons entamé un cycle de webinaires sur le libre et les communs dans l’éducation qui durera au moins jusqu’au mois de juin 2021. La première rencontre, le 28 novembre dernier, portait sur « Les logiciels libres par des acteurs de l’éducation pour des acteurs de l’éducation », la seconde le mercredi 16 décembre était dédiée au matériel libre en biologie, (pad publié). Un troisième webinaire est prévu le 20 janvier sur les outils de collaboration éthiques pour les associations et collectifs enseignants et un autre est en préparation sur les usages pédagogiques de l’outil cartographique libre OpenStreepMap.
Nous avons également commencé à réunir en communauté les enseignant.es –développeurs-développeur.es informatique pour s’entraider, partager des expériences, trouver des soutiens techniques, mutualiser des besoins et des projets et mettre en oeuvre un numérique éducatif plus coopératif et éthique.
Enfin, nous amorçons la création d’une fabrique des communs pédagogiques. Elle a pour but de fédérer des coalitions d’acteurs publics, privés, associatifs, individuels, afin que ces derniers se constituent en communautés contributives pour agir sur des problématiques d’intérêt général dans le champ de l’éducation.
1 : Selon David BOLLIER, “il n’y a pas de commun sans “faire commun”. Les communs ne sont ni les ressources, ni la communauté qui les emploient, ni les procédures pour les gérer, mais l’interaction dynamique entre tous ces éléments. Prenons Wikipedia comme exemple : il y a une ressource (la base de connaissance), une communauté (les auteurs et les éditeurs) et un ensemble de régimes et de protocoles établis par la communauté (les directives d’édition et de création de contenu Wikipédia). Le commun Wikipédia émerge à partir de ces trois éléments.”
2 : D’après un sondage réalisé par la Banque des Territoires en septembre 2020, plus de 70 % des enseignants ont recours aux outils des GAFAM dans leurs pratiques professionnelles